LUCKY LUCKE 5ème partie: Les années PILOTE
La première histoire publiée dans PILOTE est DALTON CITY, et dans la foulée sort LA DILIGENCE, le premier album aux éditions DARGAUD.
C'est à cette occasion que René GOSCINNY invente la formule bien connue : « L'Homme qui tire plus vite que son ombre »,
L'arrivée chez PILOTE et surtout chez DARGAUD, mieux implanté sur le marché français et international (une filiale DARGAUD CANADA a même été créée), va se révéler une réussite. Les ventes de LUCKY LUKE décollent et les albums édités par DUPUIS ne se sont jamais aussi bien vendus (!!!)
Mais avec PILOTE, c'est aussi la collaboration entre MORRIS et GOSCINNY qui se renforce.
René GOSCINNY est tout puissant chez PILOTE, il en est directeur de la publication, bénéficie du succès d'ASTERIX, a découvert nombre de talents et a rapatrié également TABARY et la série IZNOGOUD (parue initialement dans le journal RECORD).
Au cours de cette période PILOTE, GOSCINNY en profite pour faire apparaitre de nouvelles figures de l'Ouest comme Jesse JAMES (qu'il ridiculise autant que BILLY THE KID et les DALTON),
les cirques ambulants (qui ont réellement existé),
les chasseurs de primes (avec un hommage à Lee VAN CLEEF, l'inoubliable "brute" du film "Le Bon, La Brute et Le Truand")...
De nouveaux personnages parmi lesquelles les femmes se taillent une part importante.
Reléguées au rang de dames patronnesses ou de mégères durant la période DUPUIS (tradition catholique familiale et censure), la politique plus libérale de PILOTE (mais aussi l'évolution de la BD et des mœurs) permet des apparitions plus fréquentes des danseuses dans les saloons.
Lulu CARABINE et ses danseuses sont d'ailleurs partie intégrante de l'intrigue de DALTON CITY la première histoire parue dans PILOTE.
Mais le principal personnage féminin apparu au cours de ces années sera MA DALTON
LUCKY LUKE aborde aussi les indiens différemment, leur reconnaissant le rôle de victimes que l'histoire américaine commence à reconnaitre au même moment. Il devient même leur défenseur
Mais l'arrivée de LUCKY LUKE chez PILOTE marque aussi son arrivée dans le trimestriel SUPER POCKET PILOTE dès le 1er numéro et lui offre la couverture du second numéro.
Ce petit format permet à MORRIS de renouer avec les histoires courtes qui seront reprises dans un album intitulé "LA BATAILLE DU RIZ" distribué à titre promotionnel en 1972 dans le réseau des stations services TOTAL (histoire parue dans le numéro 4 de SUPER POCKET) et reprenant 4 histoires courtes.
Pourtant la période PILOTE ne durera que 5 ans puisqu'en 1973, L'HERITAGE DE RANTANPLAN sera la dernière histoire à suivre parue dans l'hebdomadaire.
Constatant que le journal a changé de visage et de public, Goscinny et Morris estiment que la série n'y a plus sa place et vont offrir à leur cow-boy un parcours au travers de la presse pour le moins difficile à suivre.
Il restera de cette époque des albums, un ton plus "adulte", un succès qui ne démentira plus, un lectorat étendu, quelques couvertures,
et surtout un passage au grand écran (qui fera lui aussi l'objet d'un développement)
PILOTE offrira quelques années plus tard en 1985, une ultime couverture lors de la sortie de "LA FIANCEE DE LUCKY LUKE" pourtant prépublié dans SPIROU
A suivre