STURMTRUPPEN: Titre allemand, série italienne
La Bande dessinée ne se limite pas au “triangle” USA-FRANCE/BELGIQUE-JAPON.
L’ITALIE est un vivier d’artistes et de créations de qualité (sans oublier pour autant tous les autres pays qui ont laissé des oeuvres marquantes).
Si PRATT, MANARA, MAGNUS, CREPAX sont connus du grand public, j’ai voulu ici rendre hommage à un auteur moins “médiatique” mais qui m’a tiré des larmes de rire.
J’ai nommé BONVI et ses STURMTRUPPEN
BONVI
Franco BONVICINI est né le 31 mars 1941 à...PARME ou à MODENE!
Ce fut son premier gag et aujourd’hui encore il est impossible de déterminer son lieu de naissance.
Sa mère l’avait en effet inscrit dans les 2 villes afin de bénéficier de davantage de “bons de rationnement”
Le jeune Franco abandonne rapidement ses études et se consacre à l’animation et à la publicité
BONVI par...BONVI
En 1968, le quotidien “Paese Sera” lance un concours de Bande Dessinée Italienne lors du festival de LUCCA
A 3 heures du matin le 2 octobre 1968, sous la signature de BONVI naissent les STURMTRUPPEN qui seront rapidement publiés dans “Paese Sera” puis dans “Storm” avant d’être publiés dans de nombreux journaux.
Les STURMTRUPPEN sont les soldats d’un bataillon d’une armée qui si elle ressemble à la Wermacht de la seconde guerre mondiale pourrait être celle de tout pays à toute époque.
Qu’importe l’uniforme pour dénoncer l’absurdité de la guerre
Mais par leurs uniformes, leurs noms, les références à une période précise, BONVI n’a fait que renforcer sa satyre en “ridiculisant” celle qui était dans les esprits (et l’est encore) la plus redoutable et la plus cruelle
Petits, coiffés de casques trop lourds, ils ont l’air méchants mais surtout idiots
STURMTRUPPEN est une représentation satirique de la Seconde Guerre mondiale vue à travers les yeux des "troupes de choc mortel" en Allemagne , mais ce n'est pas seulement une satire
Bonvi représente une masse d'hommes naïfs et incapables de s'attaquer aux difficultés de la guerre, la gravité (ou la folie) du général et de passer à coté de tous les plaisirs qui permettent à l'homme pour vivre et non survivre le sexe , la nourriture, la paix .
Pour BONVI, antimiliariste convaincu et proches des milieux anarchistes il ne faut pas oublier que le sergent sadique l’officier détenteur du pouvoir pourrait facilement être les doyens ou chefs de département
Les strips sont grotesques et peu réalistes des choses qui arrivent, comme un domaine médical obsédé par les vampires , un “Frankenstein” porté à la vie par les expériences de la cuisinière, à beaucoup plus réaliste invasions de souris ou de bugs dans les tranchées.
Le graphisme utilise abondemment les trames et n’a que peu évolué tout au long de la série conservant une force présente dès ses origines
La bande de STURMPTRUPPEN n’a jamais eu de vrais héros
Les événements se déroulent autour des différentes entités qui composent l'armée, ce qui peut les distinguer.
En plus des simples soldats, qui sont appelés par des noms les plus communs en allemand (Otto, Fritz, Franz, etc.), on retrouve le sergent sadique (mais qui “craque” parfois devant la bêtise de ses hommes), les officiers qui sont souvent encore plus stupides que leurs hommes
BONVI délaissera un peu sa série fétiche pendant la période 1975/1976 pour se consacrer à l’animation et au studio qu’il a créé.
Mais STURMTRUPPEN reprendra jusqu’en 1995
En 1976, BONVI participera à l’adaptation cinématographique de sa série (avec Jean Pierre MARIELLE dans un role secondaire)
Un second film sera tourné en 1982
BONVI réalisera aussi d’autres séries comme Nick CARTER (parodie des films de détectives américains)
Et “APRES LA BOMBE”, chronique amère de la vie des hommes après l’holocauste nucléaire.
BONVI est élu en 1980, conseiller municipal de BOLOGNE, sa dernière oeuvre, “De La Ville” est publiée en décembre 1995 à titre posthume, BONVI ayant disparu le 10 décembre 1995 fauché par un chauffard
Peu connu en FRANCE, il nous a laissé quelques trésors comme “APRES LA BOMBE” paru chez GLENAT et surtout STURMPTRUPPEN, 2 albums publiés en 1976 et 1977 par SAGEDITION.
C’est grace à ces albums que j’ai découvert le monde de BONVI et aujourd’hui encore je les relis avec autant de plaisir.