HERVE LACOSTE
J'ai au la chance, en tant que passionné de BD, de rencontrer de nombreux auteurs.
Participant à plusieurs salons et festivals, j'ai aussi eu celle de les côtoyer.
Parmi ces rencontres, souvent fascinantes, je garde un souvenir de celle d'un Monsieur (avec un "M" majuscule) extraordinaire et injustement moins connu que certains artistes (avec ceux là un "a" minuscule).
Je voudrais parler aujourd'hui de ce Monsieur: Jean Hervé (ou plus simplement) Hervé LACOSTE.
Notre première rencontre remonte à plusieurs années lors d'une exposition de collectionneurs (!!!) à NOTRE DAME DE BONDEVILLE (76) en 2010.
Nous nous sommes ensuite retrouvés sur plusieurs évènements: DIEPPE, DARNETAL...Et Hervé LACOSTE ne changeait jamais, toujours aussi chaleureux.
Hervé LACOSTE, originaire du PERIGORD, résidait à PAVILLY (76).
Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un auteur de BD qui a travaillé pour les plus grands journaux comme "Le Journal de MICKEY", "TINTIN", "PIF GADGET", "SUPER AS" et même "PILOTE".
Devant les visiteurs de ses stands, il était intarissable sur son métier, ses passions.
Pour ma part, je profitais des moments de pause (café, repas) et je l'écoutais sans me lasser me raconter ses rencontres avec GOSCINNY, CHARLIER, FRANQUIN.
Il dessinait déjà quand je n'étais encore qu'un jeune garçon dévorant les journaux cités plus haut et il était avec Dino ATTANASIO, le doyen de mes "relations" dans la BD.
Passionné du moyen âge, défenseur de la sauvegarde du château de BONAGUIL
dont il avait fait le théâtre d'un de ses albums, situé à la frontière entre le PERIGORD et le QUERCY,
il réalisait aussi de remarquables maquettes de forteresse et villages moyenâgeux.
C'est cette passion aussi qui l'inspirait dans ses albums.
Son style de narration restait inspiré par la publication dans la presse et son dessin parfois qualifé de "minimaliste"
fourmillait souvent de détails "à la DUBOUT"
Humble, passionné et passionnant, il avait enseigné (heureux collégiens).
Ses biographies sur les sites de BD sont vides comme s'il avait toujours pensé que l'œuvre est plus importante que l'homme.
Discret jusqu'au bout, Hervé LACOSTE s'est éteint sans faire l'objet d'articles dans les journaux locaux (il avait pourtant publié dans les pages de certains).
Mais je n'oublierai jamais ces moments de partage (j'oserai même dire de complicité).
Mon seul regret restera de n'avoir pu réaliser notre projet commun: partager (toujours le partage avec Hervé) une omelette chez lui.
Sa générosité l'avait poussé à nous offrir à mon épouse et moi, l'intégralité de ses albums (Même ceux que je possédais déjà).
En les relisant ces jours ci, je sais que je n'oublierai jamais Monsieur Hervé LACOSTE.